Je pense avoir enfin trouvé le graal en matière de liseuse noir et blanc, je partage ici pour ceux qui ont connu les mêmes hésitations. Sans compter que l'Onyx Boox Go 7 B&W est aussi... une écriveuse ! Histoire d'une quête dans l'univers des liseuses.
L'Onyx Boox Go 7 est légère et peu encombrante. |
Même si le papier occupe toujours l'essentiel de mes lectures, j’ai commencé à me frotter aux liseuses il y a quelques années avec une Kobo Aura H2O de 2014, rolls des liseuses à l’époque de sa sortie si l’on voulait éviter d’être limité aux formats Kindle. Son écran en 6,8" est encore aujourd’hui l’un des plus blancs et proches du papier du marché, grâce à l’absence de surcouches de type tactile capacitif et flush screen.
Une Aura H2O lente par rapport aux standards actuels, mais difficile à dépasser en qualité visuelle
Avec les années, le modèle s’est fait dépasser en matière de vitesse et de résolution, et les liseuses qui n’ont quasiment plus de latence font de l’œil. Commence alors une quête de modèles plus puissants et riches en options. Un minimum de 7 pouces me paraît nécessaire.
J’opte d’abord pour une Kobo Libra 2, effectivement très rapide et possédant un écran Carta 1200 sensé être très défini. Je retrouve l’environnement Kobo auquel je suis habitué mais je suis très déçu, surtout en plaçant la liseuse à côté de l’Aura H2O. Le fond est gris, et les surcouches font un léger voile flou sur le texte, même si celui-ci est moins pixellisé. En clair, on a la sensation d’être face à un écran et non face à du papier comme pour la machine plus ancienne. La Libra 2 sera revendue...
Sans être une mauvaise machine, la Kobo Libra 2 m'a déçu à cause du léger voile sur le texte. |
Je teste ensuite le Kindle Paperwhite 2024 en magasin. La
vitesse est encore supérieure à la Kobo, il y a moins de voile flou, mais le
fond reste encore trop grisâtre à mon goût quand on n’utilise pas le rétroéclairage.
Et même si les derniers Kindle lisent désormais les formats Epub qui composent
l’essentiel de ma bibliothèque numérique, c’est au prix d’une conversion. La
manipulation est facile avec un logiciel comme Calibre ou en laissant l’appareil
convertir lui-même, mais c’est toujours une manipulation supplémentaire. Et je
cherche ce qui est le plus proche d’une expérience papier où l’on pioche rapidement un
ouvrage dans sa pile à lire.
Une liseuse pour écrivain, compatible avec les clouds
En parallèle, j’ai longtemps rêvé d’une « écriveuse ». Un écran e-ink à grande autonomie avec un traitement de texte me permettant de compléter mes écrits en cours, faible en distraction, et en gardant la synchronisation sur plusieurs appareils. J’avais réfléchi à des bricolages à base de Raspberry sous Linux, d’écran e-ink séparé et de clavier bluetooth... Les premières solutions commerciales de machine à écrire sans distraction pour écrivain ont toutes des contraintes pénibles, que ce soit pour la synchronisation, la taille de l’écran ou l’encombrement. Mais ce que je cherchais est enfin arrivé.
J’étais un peu dubitatif en achetant l’Onyx Boox Go 7 noir
et blanc qui tourne sous Android à la manière d’un smartphone. On est loin des
marques de premier plan comme Kobo ou Kindle. En réalité, on est loin
au-dessus.
L'Onyx Boox Go 7 garde cet effet papier proche des anciennes liseuses sans surcouche
Je retrouve dans la Go 7 un fond quasiment aussi clair que pour l’Aura H2O. Elle est plus légère et malgré son écran un peu plus grand, moins encombrante. Sans rétroéclairage, la Go 7 est aussi plus claire et agréable que la dernière Kindle Paperwhite. Son rétroéclairage est en revanche un poil moins harmonieux, mais reste tout à fait confortable.
La Kobo Aura H2O à gauche et l'Onyx Boox Go 7 à droite, plus petite mais à l'écran plus grand. |
Le texte est net et la fluidité proche des concurrents 2025 du moment. La Go 7 offre deux boutons physiques sur le côté, comme pour la Libra 2, ce qui permet de tourner les pages du pouce sans masquer l’écran. Petit bémol, ces boutons ont du jeu et font un peu cheap, contrairement au reste de la machine qui joue la finition haut de gamme.
Toutes les applis du Playstore sont possibles |
La personnalisation est à la fois plus poussée et plus usine à
gaz que chez Kobo ou Kindle. Ajouter un dictionnaire ou personnaliser les
polices demande de jouer davantage avec les menus. En revanche, charger des
Epubs, via un câble ou par wifi, est enfantin. Seule déception, on peut classer
sa bibliothèque dans l’ordre des noms d’auteur, mais on ne peut pas filtrer par
auteur simplement en cliquant sur le nom de l’écrivain... Dommage.
Le game changer, c’est qu’on peut installer toutes les applications du PlayStore Android. Navigateurs internets, lecteurs de flux RSS pour les news, jeux d’échecs et bien sûr les application Google. Avec Google Drive, Google Docs et un clavier Bluetooth, je peux éditer des documents et enfin disposer d’une « écriveuse ». C’est un plus, j’ignore si je m’en servirai vraiment. Les qualités en lecture seule valent déjà l’achat à mes yeux, même si l’appareil est nettement plus cher qu’un Kindle Paperwhite. A l’heure de la rédaction de cet article, on trouve la Go 7 à près de 250 euros alors que le Kindle Paperwhite en version sans publicité n’est qu’à 180 euros.
Pour ceux que la note manuscrite au stylet ne botte pas, enfin une liseuse qui permet de taper avec un clavier bluetooth sur des documents de type Word enregistrables dans un cloud ou en local. |
Google Drive ou n'importe quel cloud peut servir aussi à transférer sans fil ses epubs dans la liseuse, au passage, sans avoir besoin d'installer l'application Onyx qui le fait aussi.
Vous l’avez compris, je recommande chaudement l’Onyx Boox Go 7.
Un environnement Android classique avec des volets déroulants |
Et pour les BD ?
Question lecture de mangas, comics et BD, malgré la sortie de liseuses e-ink couleur et d’écrans plus grands, je reste dubitatif et mes essais ne sont pas concluants. Le ghosting ou les latences si on rafraîchit l’écran à chaque page me paraissent rédhibitoires. J’ai en revanche déniché une tablette Android qui imite assez bien l’e-ink, la TCL Nxtpaper 11. Cette tablette est dotée d’un écran si mat qu’on croirait de l’encre électronique, même si ce n’est qu’une illusion et que vos yeux subiront en réalité une lumière semblable à celle d’une tablette LCD classique. Le confort visuel est cependant supérieur, c’est fluide, et le format 11 pouces est très agréable pour du manga avec des softs comme Challenger Viewer. La TCL est aussi intéressante pour lire la presse en pdf, et passable pour du comics selon les formats et le découpage des images.
La TCL Nxtpaper 11, bonne alternative aux liseuses pour les mangas mais pas encore l'idéal remplacement du papier tous formats. |
Moins agréable pour de la BD grand format. En tenue verticale les phylactères sont illisibles et en horizontal on doit scroller et on perd beaucoup des vues d’ensemble. Il existe une Nxtpaper 14 pouces qui conviendrait peut-être mieux. A voir. Autre gros souci de la Nxtpaper 11 (celle de la génération avec 4 Go de Ram), elle reste assez réactive quand elle sort de veille, mais mon modèle met plusieurs minutes à s’allumer après arrêt total, et l’autonomie très moyenne en veille amène souvent à l’extinction et au besoin de recharge. Là encore, comparé à l’instantané de la BD papier, on ne s’y retrouve pas. Mon modèle souffre aussi de petits bugs avec des applications qui plantent parfois et doivent être redémarrées, sans que je sache si c'est un souci software ou hardware. L’idéal serait une tablette à écran mat de la taille d’une BD franco-belge, légère, à bonne autonomie et assez survitaminée pour un allumage rapide. Ce n’est pas encore né.
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