Avec un peu de retard, un petit avis sur le 31e opus d'Aventures Oniriques et Compagnie. Un riche numéro, avec nouvelles, textes très courts et bande dessinée.
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Les nouvelles :
A l'arrière des taxis, de
Léa Silva : L'auteure nous plonge dans une dystopie intéressante. Cette fois, le pouvoir totalitaire interdit tout simplement la dépression. Un texte bien ficelé avec une chute bien amenée. Seul regret pour moi, avec une histoire si centrée sur le personnage principal qui s'efforce de cacher son état dépressif, on ne sait quasiment rien du background, du fonctionnement du pouvoir.
Invasion en jaune, de
Yves-Daniel Crouzet : Un très beau texte dont le style m'a rappelé, je ne sais pourquoi, celui de Jeff Noon. Alors que la terre est envahie de créatures jaunes et velues, inoffensives, des jeunes de quartier s'efforcent de les écraser même si elles sont quasi indestructible. L'auteur amène avec subtilité le thème de l'ennemi commun qui rassemble, même si cet ennemi est innocent.
Quand les oliviers brûleront : de
Marine Sivan : J'ai eu un peu de mal à entrer dans le texte, peut-être en raison de tous les termes historiques et mythologiques utilisés, mais finalement Marine Sivan nous plonge dans une Grèce antique particulièrement fouillée, à travers une quête prophétique parsemée d'épreuves, dont une rencontre avec un sphinx. On en sort dépaysé, en réalisant le formidable potentiel de récits que peut fournir l'Antiquité, et qui n'est peut-être pas assez utilisé dans l'imaginaire d'aujourd'hui.
Les textes du matchs d'écriture (textes à thèmes et mots-clefs imposés) :
Le corps du Diable, de
Celia Deiana : Une plume superbe (professionnelle ?) qui nous raconte l'histoire de ce jeune homme qui ne ressent pas la douleur, et qui voit une chamane qui peu à peu, le fait souffrir. Une ambiance décalée et glauque comme on les aime.
Le treizième sceau, de
Anne Rossi : une histoire d'univers virtuel arpenté par des joueurs qui s'efforcent de débloquer une série de sceaux pour franchir des niveaux... mais sont-ce vraiment des joueurs ? L'histoire est prenante et le twist final juste parfait. Une prouesse sur un format si court.
L'automne est morte, de
Ioana Alexandru : le quotidien d'un super héros vu par les yeux de son compagnon avocat qui s'inquiète chaque jour de le voir revenir blessé. Un très bel angle nouveau sur un thème qui est finalement loin d'être épuisé.
Bande dessinée :
Une étude en gris de
Arnaud Percheron et Christophe Colin : Je n'ai pas vraiment accroché à ces planches qui revisitent l'origine de Sherlock Holmes en donnant une nouvelle explication - vaguement steampunk - au mythe. Le clin d'œil est amusant, mais il manquait quelque chose pour m'emballer. Le dessin, pourtant de qualité, ne m'a pas paru adapté au format ou au noir et blanc.