Et voici un petit avis sur Aventures Oniriques et Compagnie n°40, paru ce printemps sous une magnifique couverture de Cyril Rolando. Et nous sommes gâtés, l'opus renferme tout plein de jolis textes !
Un jour sur Terre, de Renaud Balleyguier : Un texte touchant et poétique - avec une touche d'amertume - sur un jeune homme condamné à rester sur une Terre dépérissante tandis que l'espace est conquis. Et une écriture agréable qui sait s'effacer au service du récit.
Eclosion, d'Alexandra Jacquet : Une brève nouvelle réussie qui nous fait plonger dans la peau d'un sujet de laboratoire que l'on transforme en monstre. Même si j'ai trouvé la fin un peu facile, l'horreur de la situation est très bien décrite. Une plume à suivre !
Une sale nuit d'hiver ! de Guillaume Capitan : Mon coup de cœur du numéro ! Les gros bras de la mafia italo-américaine se retrouvent confrontés... à des dieux scandinaves. Non seulement l'argot mafiosi est superbement rendu, mais le mélange des univers, non sans humour, est excellent. Bravo !
Suzy, de Thomas Barnoheid : Un texte très bien écrit avec une belle montée en tension, pour cet homme dont la compagne est décédée et qui reçoit une androïde expérimentale pour la remplacer. Néanmoins j'ai moyennement accroché à cause du thème vu et revu, qui m'a rappelé la série Black Mirror (ce qui, après tout, est plutôt bon signe).
Moi, cauchemar, de Olivier Jarrige : Une nouvelle très courte et incantatoire, où un cauchemar s'adresse directement au lecteur. Je n'ai pas tout de suite vu où l'auteur voulait en venir, mais c'est très bien amené et l'ambiance est parfaitement rendue. La chute a de quoi donner des frissons !
Monologue, de Xavier Portebois : Un texte très SF - voire âge d'or SF - qui évoque un vieil homme dans une villa orbitale qui s'efforce de donner naissance à son double numérique. Là encore, le sujet n'est pas nouveau - je suis à peu près sûr d'avoir déjà vu ou lu quelque chose sur un vieil homme et son double numérique maléfique dans une station en orbite, peut-être dans un épisode d'animé - mais le tout se lit sans déplaisir et le scénario est bien construit.
Côté illustrations, AOC tape comme toujours dans le haut du panier avec 570, Eric Faure Brac, Radjas, Jubo, Grigou et Eric Malterre. Coup de cœur pour les deux personnages croqués par Radja !