Et voici mon petit avis habituel sur le dernier Aventures Oniriques et Compagnie.
AOC n°37 est un très joli numéro. Si tous les textes ne m'ont pas emballé de la même façon, leur niveau d'écriture reste impressionnant.
A se procurer d'urgence par-ici !
La bibliothèque de M. Holbrook, par Sébastien Castelbou : Un joli conte à propos d'une petite fille dans une dimension parallèle où les livres n'existent pas. Peut-être un poil trop gentillet à mon goût, mais très bien écrit.
Doppleganger, par Anne Goulard : une histoire fantastique à l'ambiance noire et victorienne, avec quelques subtils éléments steampunk. L'atmosphère est très bien rendue.
Le chant des esclaves, de Florent Naud : Une histoire poignante d'esclaves qui construisent un palais dans un désert et dont les récalcitrants perdent leur âme. Agréable à lire, mais l'absence de contexte m'a un peu éjecté du texte.
Le Trembleur, par Olivier Boile : un récit mythologico-antique évoquant un guerrier spartiate tentant de regagner son honneur. Pas vraiment de chute ni d'intrigue dans ce texte, qui vaut néanmoins le détour pour nous faire voyager dans une Grèce antique très bien rendue. La capacité d'évocation d'Olivier Boile est prometteuse.
Ecourte-la, Sam, par Christophe Garreau : Mon coup de cœur de ce numéro. Les diverses assistances électroniques empêchent les humains de se suicider, condamnés à vivre pour l'éternité. Seul "l'écourteur", considéré comme le messie, est capable d'enlever la puce d'alerte et de mettre fin à l'immortalité de ses clients.
Si l'on ne saisit pas trop pourquoi le narrateur est le seul à posséder ce don, cette nouvelle noire est cependant exemplaire tant pour le style que pour le rythme. Un vrai bijou.
Enfin ce numéro se conclut par une courte bande dessinée sans texte sur le thème de la main enchantée, La main d'écorché, par Fugushima.
J'ai adoré le trait à la fois dynamique et lugubre, mais quelque chose m'a laissé sur ma faim, comme s'il manquait une conclusion.
Pour finir, AOC 37 comprend de très belles illustrations de Hélène le Dauphin, Epicta, Jubo, Eric Malterre et Grigou. Sans oublier Mira en couverture (quelles couleurs !).
Coup de cœur pour le dessin de Grigou, toujours aussi doué pour les contrastes et les différences de tons.