dimanche 26 avril 2015

Fleurs de Lune

La revue Fiction, plus ancienne revue de SF en France, publie ma nouvelle Fleurs de Lune dans son 20e numéro (de la nouvelle série), qui bien plus qu'un magazine, est une véritable anthologie au format livre, avec plus de 300 pages. Malheureusement, il s'agit de l'ultime numéro de cette revue mythique, comme l'ont indiqué leurs responsables.

C'est cependant un véritable honneur que d'être au sommaire d'une publication aussi prestigieuse, et surtout en compagnie de grands noms nationaux et internationaux, avec un texte de l'immense G.R.R. Martin, mais pas seulement. (Jeffrey Ford, Jean-Claude Dunyach et bien d'autres).

Fleurs de Lune est à la fois un texte de SF post-apocalyptique, une enquête policière et un récit d'ambiance, sans doute un peu sombre, comme beaucoup de mes nouvelles.

Le détective Jeremiah Felc enquête à Evermud, une cité non protégée qui survit entre son port mourant, sa boue et ses mutants. Des cadavres qui portent une fleur blanche, voilà qui ressemble fort à la signature d'un tueur en série. A moins que l'explication ne soit toute autre...



Fiction n°20 est disponible dans quelques librairies, mais on peut le commander directement sur le site des Moutons Electriques en cliquant ici.

Voici les auteurs au sommaire de ce numéro : Jeffrey Ford, Joe Haldeman, Eugene Mirabelli, Jean-Claude Dunyach, Rand B. Lee, Marc Oreggia, Phil Becker, Jim Aikin, Oliver Buckram, Karl Bunker, Pat MacEwen, Jeremy Minton, K. D. Wentworth

On y trouve aussi deux entretiens et non des moindres : Christopher Priest / Xavier Mauméjean, et Jean-Pierre Andrevon /  Fabien Clavel.

Edit juillet 2015 : Fleurs de Lune fait partie de la première sélection pour le prix Bob Morane 2016.

Un petit mot de Fleurs de Lune sur Phénix-Web par Emilie Querbalec : « Fleurs de Lune » de Phil Becker (enfin un auteur francophone !) est une petite merveille aussi. Le récit démarre sous la forme d’une enquête policière dans un contexte un peu obscur, mais on comprend vite que les enjeux ne sont pas là où on les soupçonnait – la chute n’en est que meilleure.

Un autre mot de Dionysos sur Bibliocosme : Avec « Fleur de lune », Phil Becker signe la nouvelle qui m’a le plus marqué ici : dans une cité déliquescente, les mutations deviennent légion et un détective local doit élucider les circonstances de plusieurs meurtres qui se ressemblent, car une fleur de lune est déposée sur chaque cadavre ; cette enquête bien construite vaut le détour dans sa réflexion primaire sur l’avenir de nos sociétés tournés vers le productivisme, le scientisme et l’individualisme, mais réussit surtout à esquisser un monde qu’on imagine très vaste autour de cette cité mise de côté par les territoires voisins qui, eux, s’en sortent légèrement mieux.


vendredi 24 avril 2015

Le Lycan Blanc : avant-première

Qu'il est étrange d'avoir entre les mains un roman avec son nom sur la couverture. Bien plus qu'avec les nouvelles, on se sent enfin "auteur", voire presque "écrivain".


Mon premier roman Le Lycan Blanc est donc arrivé tout frais de chez l'imprimeur. La toute première dédicace est pour demain samedi 25 avril, à l'occasion de la Sant Jordi à Perpignan (fête du livre et de la rose). Pour les locaux, je serais donc sur la place Arago, de 10h à 13h, sur le stand de la librairie Torcatis qui a très généreusement accepté de me faire une petite place (merci Roger Coste).

Le Lycan Blanc, de quoi s'agit-il ? C'est un roman de fantasy qui prend place dans le même univers que celui de la Saga de Xavi El Valent, une série dont deux volumes ont déjà été publiés chez Rivière Blanche (voir ici).
En dehors d'un même contexte et de quelques personnages communs, l'ouvrage se lit de manière indépendante.

Nous y suivons, dans une fin de XIIe siècle alternative et dans le Sud de la France, un loup-garou albinos en quête de celui qui l'a transformé en lycanthrope. Pour ne pas spoiler, on va dire que la réponse n'est pas vraiment celle qu'il attendait. Sans compter que son chemin est semé d'embûches et de tentations. Finalement, l'obstacle principal est peut-être sa propre noirceur, son double monstrueux.

Avant le 2 mai 2015, il n'existe que deux moyens de se procurer l'ouvrage : venir à la dédicace, ou le commander par chèque sur le site de l'éditeur en cliquant ici.
A partir du 2 mai, il sera commandable depuis n'importe quelle librairie, et plus facilement sur le net (paypal etc), mais j'y reviendrai en détail.

En attendant, je remercie tout ceux qui ont permis la sortie de ce livre. François Darnaudet (un des auteurs de la saga), qui m'a lancé sur le projet, le directeur de collection Philippe Ward qui l'a publié, l'illustrateur talentueux Christophe Palma, ma collègue Claire et tous mes proches qui m'ont relu et soutenu.

Vous saurez tout sur l'univers de Xavi El Valent en cliquant ici.

mercredi 8 avril 2015

Techniques d'écriture

Il n'y a sans doute pas de recette miracle, mais plus on écrit plus on s'efforce de s'imposer des automatismes, piochés dans les interviews d'auteurs, les directions littéraires ou les conseils d'écriture sur internet.
Voici quelques idées que j'essaie d'appliquer quand j'y pense :

- Les personnages se projettent. J'avais tendance à me concentrer dans mes premières nouvelles sur l'action du moment présent. Mais dans la vraie vie, on ne descend pas un chemin sans imaginer le retour pénible en sens inverse. On se projette également dans le passé : qu'aurais-je fait à cette époque ? Et si j'avais fait d'autres choix ? Bref, j'essaie de placer de temps à autre des phrases qui montrent que les personnages se voient sur une ligne de temps.

- Limiter les adverbes en "ment", c'est un conseil qu'on retrouve un peu partout, mais qui n'en est pas moins essentiel. Préférer "avec passion" que "passionnément".

- Essayer de placer au moins une comparaison par paragraphe descriptif. L'analogie image le récit. "Comme" et "comme si" peuvent être répétés un grand nombre de fois dans un texte sans être lassants. Se faufiler comme un voleur sera toujours plus fort que se faufiler discrètement.

- S'efforcer de terminer tous les chapitres par une situation de suspense (un cliffhanger), même si c'est un peu artificiel car le récit ne s'y prête pas toujours. Mais c'est le secret du page turner, paraît-il. (merci Cyril Massarotto)

- Ne pas abuser des verbes de paroles (pinailla-t-elle, balbutia-t-il etc). Comme le montre Le Seigneur des Anneaux, on peut utiliser à profusion le verbe "dire", et le contexte suffit à imaginer le ton.

- Depuis peu (merci Philippe Ward) je fais une recherche durant la correction pour repérer les indéfinis. Autant que possible je remplace les "quelques" par une valeur précise et les "on" par un autre sujet.

- Eviter les formulations inutiles de type "commencer à" "se mettre à" et "en train de". Elle n'est pas en train de chanter, elle chante.

- Eviter la caméra qui flotte sans raison, par exemple cette habitude de décrire un visage ou un paysage en travelling, à coup de "à droite de", "surmonté par", "au-dessus de". Préférer une formule qui précise le point de vue. "Il aurait fallu grimper sur le toit pour apercevoir..."  "Pour les corbeaux qui tournoyaient, ce ne devait être qu'un amas de tôles..." "Un observateur discret n'en verrait que..."

Voilà ce qui me vient à l'esprit, il y a bien sûr beaucoup d'autres réflexes d'écriture plus ou moins conscients. Pour les conseils divers, je ne saurais que trop recommander l'ouvrage de Stephen King "Mémoires d'un métier", mais encore le site "Espaces Comprises", ou l'article "Comment ne pas écrire des histoires" chez Solaris, et pour les anglophones l'excellent "Turkey City Lexicon".