Après avoir construit – assemblé serait peut-être plus juste – une pergola en bois en 2021, je transmets quelques étapes pour ceux qui voudraient se lancer sur ce type de modèle.
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L’idée était de couvrir une terrasse de presque 20 m2 : 3,5m x 5,5m Je ne me retrouvais pas dans l’esthétique des pergolas aluminium ou dans les premiers prix bois à couvrir par du polycarbonate. J’ai donc fais les plans de quelque chose d’assez costaud pour supporter des tuiles en terre cuite et j’ai fait découper les éléments à la taille (sauf les liteaux et les voliges) auprès de l’excellent fournisseur de bois SIPO à St-Féliu d’Avall, où l’on a eu la bonne idée de me conseiller sur plusieurs points qui m’ont évité bien des désagréments.
J’ai opté pour du pin douglas de grosse section, que j’ai protégé par du saturateur teinté. Même si
la pergola est adossée, j’ai souhaité des poteaux aussi côté façade, pour plus
de solidité et d’esthétique.
Vu l’envolée des cours, le
bois et sa découpe, l’huile, les platines et la visserie vous feront facilement un total
entre 3000 et 5000 euros. (on pourra cependant trouver des essences de bois moins chères)
Les tuiles en terre cuite sont abordables (de l’ordre de 3 euros la tuile de mémoire), mais si comme moi vous souhaitez un rectangle de tuiles en verre pour laisser passer la lumière en hiver, c’est un autre budget, à près de 30 euros par tuile transparente. Au total, j’ai donc dû rajouter quasiment 1000 euros pour le toit de la pergola, 500 euros pour les tuiles de terre cuite et 500 euros pour un rectangle de 1x2 mètres en verre.
Il est possible de tout faire seul, utilisant des cordes pour le levage etc. Mais ce sera bien plus confortable à deux.
Attention, vous devez
faire une déclaration de travaux auprès de votre mairie. Si vous dépassez 20
m2, c’est carrément un permis de construire.
Matériaux nécessaires pour
couvrir une terrasse de 3,5 x 5,5 mètres
- 3 poteaux de section 18
cm (ou 6 poteaux si vous en voulez côté façade)
- Un chevron de section 10
cm x 8 cm qui sera vissé en façade
- Un madrier de 22 cm x 10
cm de section qui viendra coiffer les poteaux. C’est la poutre maîtresse.
- 4 jambes de force qui
sécuriseront ce madrier (des équerres, en somme).
- 14 bastaings de 14 x 8
cm de section, qui seront les poutres entre le chevron et le madrier.
- Des voliges (planches
qui viendront cacher le dessous des tuiles et isoler, c’est facultatif) et des
liteaux (tasseaux sur lesquels sont posés les tuiles) viennent par-dessus le
tout.
- Tout le métal : vis
et tirefonds inox, platines pour les poteaux... (pour ma part le fournisseur
de bois m’a aussi vendu la visserie, plus pratique que d’estimer soi-même la
quantité nécessaire).
- Les tuiles (les vendeurs
de matériaux type Point P calculeront la quantité selon la surface)
- Les solins d’étanchéité
contre façade
- Du mastic pour coller
les tuiles
On commence à réfléchir à base de petits croquis, et on affine les mesures, la pente nécessaire... De mémoire la pente choisie était autour de 25 %, suffisant pour l'écoulement de la pluie. |
Outillage recommandé :
- Un escabeau, dans l’idéal
complété par un petit échafaudage.
- Une perceuse / visseuse et de longs forets hélicoïdaux à bois, des forets béton, des forets diamant pour le carrelage.
- Un perforateur pour les trous en terrasse et en façade, voire pour les bois très épais.
- Eventuellement une petite disqueuse pour couper les tiges filetées. Sinon une scie à métaux.
- Une scie circulaire ou à défaut une scie sauteuse.
- Une ceinture à outils pour marcher sur le toit les mains libres
- Un pistolet à mastic, un marteau.
- Une clé à cliquet et des douilles pour serrer
les tirefonds.
- Un mètre, des crayons, une équerre de menuisier, un réglet, un niveau.
- Une paire de tréteaux solides pour travailler le bois à sa hauteur. Des palettes ou autres chutes pour l'entreposer sans contact avec le sol.
(pour ma part, je fonctionne avec de l'électroportatif Makita, sans fil, afin de mutualiser les mêmes batteries et chargeur pour toutes les machines. Après cinq ans d'utilisation occasionnelle sur divers projets, toujours aussi satisfait de la marque.)
L'arrivée du bois, pour l'essentiel déjà aux dimensions ! |
Les étapes !
1) Préparez votre bois
Savonnez puis rincez le
bois pour éviter une trace qui serait figée par le produit de
protection que vous passerez ensuite. Ce dernier peut-être une huile de
saturation, très chère (pour tout traiter cela grimpe à 400 euros) ou un lasure
qu’il faudra renouveler plus souvent. A vous de choisir la teinte qui vous
convient !
Vissez ensuite les
platines aux pieds de vos poteaux. Il s’agit de pieds métalliques qui évitent
que le bois touche le sol et ne prenne l’humidité. On pourra toujours plus tard
cacher les platines en les coffrant avec des chutes de bois.
Attention, on est parfois
tenté de visser directement dans le bois, mais toujours faire un pré-perçage
pour éviter de fêler !
Passage du saturateur à l'éponge |
Fixation des platines avec les tire-fonds. On pense à pré-percer ! |
2) Fixez côté façade
L’avantage d’avoir des poteaux côté façade est qu’ils vous serviront à positionner facilement le chevron, sans mesures complexes. De plus cela soulagera le poids sur la façade si vous doutez de sa solidité. Le chevron est donc à la fois scellé dans les parpaings de façade avec des tiges filetées (placées au scellement chimique), et en même temps vissé par le dessus et le côté aux trois poteaux, qui avaient une encoche aux dimensions dans lequel s'insère parfaitement le chevron.
3) Poteaux et poutres
maîtresse
C’est la partie la plus
difficile du chantier ! A partir de là on n’a plus le droit de s’arrêter
avant d’avoir placé quelques bastaings, car un coup de vent pourrait tout
arracher. Prévoyez donc d’avoir du temps devant vous. Positionnez vos poteaux à
blanc, en vous faisant aider, pour marquer l’emplacement de perçage. Si vous
avez une terrasse carrelée, je recommande d’utiliser une mèche diamant pour percer
les carreaux, avec une perceuse normale sans percussion, avant d’attaquer le béton en-dessous au
perforateur. Il faut juste mettre de l'eau avec la mèche diamant, sinon ça crame. Les platines sont fixées dans le sol à l’aide de goujons d’ancrage
spécifiques.
Il faut ensuite lever la lourde poutre pour l’amener sur les poteaux. Seul, on peut la lever d’abord d’un côté, la sécuriser avec une sangle puis lever l’autre côté, mais c’est mieux à deux ! On visse la poutre aux poteaux. On placera enfin les jambes de force, ces segments en biais. Ouf ! Le plus dur est fait.
On serre les dents... |
4) Bastaings !
C’est désormais plus simple.
On place les 14 bastaings entre la façade et la poutre, en les vissant les uns
après les autres directement à travers le bois.
Pour avoir un espacement
régulier, ce n’est pas une simple division. Il existe des formules mathématiques
ou même des programmes sur internet (cherchez du côté de l'espacement des balustres de garde-corps, c'est le même principe), on peut aussi y aller par tâtonnement en
dessinant le modèle sur papier... Un peu casse-tête !
Voilà, la structure est
terminée ! On couvre ensuite, si on veut un aspect plafond et ne pas voir
les tuiles par dessous, avec des planches, les fameuses « voliges »,
que je coupe aux dimensions à la scie circulaire. En laissant un espace vide au
milieu pour les futures tuiles de verres. Par dessus les planches, les liteaux
qui supporteront les tuiles. Le tout fixé avec des vis.
C'est plus simple à deux ! |
Une cale permettra de conserver l'espacement. |
Travail de haute volige ! |
5) Tuilage
Pour poser les tuiles, le mieux est de visionner les nombreux tutos sur Youtube, qui précisent les méthodes de calcul pour éviter d’avoir à les recouper etc. Avec des tuiles mécaniques, on part en général du bas et on remonte. Ne négligez pas de tracer régulièrement des lignes de repère, les fameuses « ournes » ! Persuadé de pouvoir juger à l'œil, je ne l’ai pas fait et je me retrouve avec des rangées de tuiles qui ne sont pas droites. Ca reste étanche mais ce n’est pas très beau, et arrivé à la fin j’ai du me fabriquer une rive en bandes d’étanchéité car ce n’était plus assez droit pour les tuiles de rive...
Les tuiles mécaniques s’emboîtent et on recommande soit d’en
coller une partie (a minima celles sur les bords), soit de les visser ou clouer, car elles ont un pré-perçage à cet effet. Pour ma
part j’ai fait les deux et quasiment sur toutes, mais c’était une erreur, cela
les rend inamovibles. Si je dois faire une réparation ou un changement je
serai obligé d’en casser plusieurs. On fait l’étanchéité avec la façade en
posant un solin, fixé sur la façade avec des chevilles à frapper et une bande
de mastic.
Arrivée des tuiles. Il va falloir les monter... Essayez de vous convaincre que c'est une séance de muscu. |
Test à blanc de l'espacement des tuiles et des liteaux avant de jouer en réel ! |
Pose des tuiles, un modèle mécanique classique de marque Terreal, la DCL (Double Canal Languedoc) |
On arrive sur la fin ! |
Pose du solin pour l'étanchéité. |
6) Finitions
Pour fermer le rectangle
de verre en été et l’ouvrir en hiver, j’ai réalisé un volet coulissant en
dessous. Il s’agit de deux planches de contreplaqué marine, renforcés par des
tasseaux pour qu’ils ne se déforment pas avec le temps, et avec un isolant
aluminium côté caché. Les rails sont faits avec des liteaux qui me restaient. J’ai
ajouté des poignées de porte de grange, que je peux attraper avec un crochet de
gaffe au bout d’un balai. De l’unique projecteur d'origine en façade, j’ai posé un boitier
de dérivation et tiré des câbles pour le changer par une série de lanternes. Les câbles sont
cachés dans un coffrage en bois fait avec des chutes de voliges. Enfin, comme
on ne trouve pas de stores enrouleurs latéraux adaptés à un toit pentu, j’ai
juste tiré un câble d’acier qui m’a servi de tringle avant de découper une
toile à œillets pour m’en faire un rideau.
L'idée du volet m'est venue après la construction. Ici avant les poignées. |
L'embout de gaffe d'amarrage sur un balai, parfait pour ouvrir et fermer le volet trop haut. |
Les petites lanternes et les coffres de bois qui cachent les câbles |
Une tringle en câble d'acier... |
... pour un rideau artisanal. |
Deux ans plus tard, rien n'a bougé, et pas une goutte ne filtre. Ouf ! |
A vous de jouer ! |
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