Si d'habitude je chronique surtout AOC sur ce blog, c'est que je ne lis jamais à temps l'autre publication qui me tient à cœur, Brins d'Eternité.
Pour rappel, AOC et Brins sont vraiment les deux périodiques qui m'ont permis de progresser et ont donné une visibilité à mes nouvelles et je ne les en remercierai jamais assez. C'est toujours un plaisir de voir les auteurs qu'ils sélectionnent - et un défi, car les textes sont souvent des perles difficiles à égaler.
Voici un avis sur les nouvelles de Brins d'Eternité n°43
Sous réserve, de Michèle Laframboise : Une nouvelle écologique et extrêmement dépaysante, sous forme de planet opéra, où une jeune femme tente de protéger sous serre une espèce végétale que l'exploitation minière de la planète colonie anéantit, sous prétexte qu'elle ne se reproduit pas de toute façon. J'ai adoré l'ambiance vraiment étrangère, presque onirique, de ce texte.
Attik, de Mathieu Villeneuve et Damien Blass-Bouchard : Quand on parlait de dépaysement, ce texte est exceptionnel sur ce point. Nous sommes dans le nord canadien, en compagnie d'Indiens vivant de chasse et de petits jobs. Les descriptions du paysage sont superbes et le parler Canadien - pour un Français comme moi - plongent agréablement dans un autre monde. Seul point négatif : j'ai parfois eu du mal à retrouver le fil conducteur, à savoir où les auteurs voulaient en venir.
Angle Mort, de Dave Côté : Quelle maîtrise pour ce texte angoissant ! Un homme qui travaille sur une machine audio dédiée aux aveugles et leur décrivant l'environnement, réalise que son appareil est peut-être le seul moyen de voir certaines choses que la réalité ne montre pas... La montée en pression est superbe, et la peur bien présente. Un de mes coups de cœur du numéro.
Je suis un dragon, d'Elodie Serrano : Si je devais sélectionner un deuxième coup de cœur, ce serait celui-ci. Ce texte est un vrai rafraîchissement, et nous plonge dans l'antre d'un dragon qui n'en est pas tout à fait un - il a des plumes, ne crache pas de feu et son trésor est surtout constitué de cloches de vaches. Et quand il fait face à un petit garçon effronté, c'est tout son univers qui s'en trouve bouleversé. Elodie Serrano sait écrire avec un humour et une légèreté admirables. Parfait après des textes très sérieux !
Le sommeil de la raison, de Mario Tessier : Le langage scientifique peut-être lénifiant. Ici, c'est tout le contraire. Nous sommes avec un géologue qui explore les montagnes canadiennes avec un guide Inuit, dans le but secret de trouver des diamants. Et j'ai été surpris de voir comme les descriptions géologiques et la découverte de la montagne peuvent donner du réalisme à la situation. La forme de journal de bord ajoute encore à cet aspect réel, très réussi. On pressent l'arrivée de phénomènes fantastiques, sauf que... ça s'arrête là. A mon sens, le texte n'a pas de fin, comme s'il n'était que l'introduction d'un texte plus long. Certes, ça laisse une ouverture à l'imagination, mais pour le coup je trouve que ça ne fonctionne pas tout à fait. Dommage, c'était très bien parti.
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