vendredi 28 novembre 2014

AOC n°34

Je livre ici mon petit avis sur le 34e Aventures Oniriques et Compagnie, qui n'est pas n'importe quel AOC puisqu'il regroupe les textes lauréats du dernier prix Visions du Futur.

Une grande artiste, de Marthe Machorowski (3e ex-aqueo) : un très beau texte fantastique centré sur deux personnages : ce professeur d'arts platiques amer et cette élève handicapée qui le surpasse de son talent, avec ses sculptures déchirées. Un talent qui n'est peut-être pas tout à fait naturel...
Marthe Machorowski a une belle écriture et on se laisse facilement porter par la nouvelle.

Famille Waldeck, cité Tomate, de Julie Conseil (3e ex-aqueo) : Nous sommes dans une dystopie qui m'a rappelé les nouvelles de l'âge d'or de la SF, dans le bon sens du terme. Les pauvres - quoi que syndiqués - vivent sur des satellites pour servir les nantis de la planète Industria. Difficile de se révolter quand on est payé en calories. Si le contexte n'est pas particulièrement novateur, le récit est bien mené, et le personnage de Ninh, ce travailleur un peu simple, est touchant. Une réussite.

Le dernier croyant, d'Etienne Girard (2e prix) : Ne sachant pas tout de suite où l'auteur voulait en venir, j'ai eu un peu plus de mal à accrocher à cette nouvelle SF. Dans un futur vaguement post-apo, un détective traque un prophète qui tente de raviver le christianisme, dans une cité où tout ce qui n'entre pas dans le cadre du "grand contrat" est subversif et interdit. Néanmoins un joli twist final (que je n'ai pas vu venir) vient apporter une nouvelle lecture du texte.

In Vinylo Veritas, de Bruno Pochesci (1er prix) : Je crois que je pourrais reconnaître une nouvelle de Bruno Pochesci même si elle n'était pas signée. Que l'on apprécie ou non le vocabulaire cru et le mélange de phrases littéraires et d'argot (le monsieur serait-il un amateur de Dard et de Céline ?), il faut reconnaître qu'il s'est trouvé une voix. In Vinylo Veritas nous ramène dans le fantastique, avec ce personnage bien campé d'un réalisateur sur le retour adulé pour le tournage du concert d'un groupe mythique. Intriguant de bout en bout, avec un final too much sans doute à prendre au second degré, ce récit mérite son premier prix pour sortir franchement des sillons habituels des vinyles de la SF, ne serait-ce que par le style.




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