dimanche 10 avril 2016

Brins d'Eternité n°43

Si d'habitude je chronique surtout AOC sur ce blog, c'est que je ne lis jamais à temps l'autre publication qui me tient à cœur, Brins d'Eternité.
Pour rappel, AOC et Brins sont vraiment les deux périodiques qui m'ont permis de progresser et ont donné une visibilité à mes nouvelles et je ne les en remercierai jamais assez. C'est toujours un plaisir de voir les auteurs qu'ils sélectionnent - et un défi, car les textes sont souvent des perles difficiles à égaler.

Voici un avis sur les nouvelles de Brins d'Eternité n°43

Sous réserve, de Michèle Laframboise : Une nouvelle écologique et extrêmement dépaysante, sous forme de planet opéra, où une jeune femme tente de protéger sous serre une espèce végétale que l'exploitation minière de la planète colonie anéantit, sous prétexte qu'elle ne se reproduit pas de toute façon. J'ai adoré l'ambiance vraiment étrangère, presque onirique, de ce texte.

Attik, de Mathieu Villeneuve et Damien Blass-Bouchard : Quand on parlait de dépaysement, ce texte est exceptionnel sur ce point. Nous sommes dans le nord canadien, en compagnie d'Indiens vivant de chasse et de petits jobs. Les descriptions du paysage sont superbes et le parler Canadien - pour un Français comme moi - plongent agréablement dans un autre monde. Seul point négatif : j'ai parfois eu du mal à retrouver le fil conducteur, à savoir où les auteurs voulaient en venir.

Angle Mort, de Dave Côté : Quelle maîtrise pour ce texte angoissant ! Un homme qui travaille sur une machine audio dédiée aux aveugles et leur décrivant l'environnement, réalise que son appareil est peut-être le seul moyen de voir certaines choses que la réalité ne montre pas... La montée en pression est superbe, et la peur bien présente. Un de mes coups de cœur du numéro.

Je suis un dragon, d'Elodie Serrano : Si je devais sélectionner un deuxième coup de cœur, ce serait celui-ci. Ce texte est un vrai rafraîchissement, et nous plonge dans l'antre d'un dragon qui n'en est pas tout à fait un - il a des plumes, ne crache pas de feu et son trésor est surtout constitué de cloches de vaches. Et quand il fait face à un petit garçon effronté, c'est tout son univers qui s'en trouve bouleversé. Elodie Serrano sait écrire avec un humour et une légèreté admirables. Parfait après des textes très sérieux !

Le sommeil de la raison, de Mario Tessier : Le langage scientifique peut-être lénifiant. Ici, c'est tout le contraire. Nous sommes avec un géologue qui explore les montagnes canadiennes avec un guide Inuit, dans le but secret de trouver des diamants. Et j'ai été surpris de voir comme les descriptions géologiques et la découverte de la montagne peuvent donner du réalisme à la situation. La forme de journal de bord ajoute encore à cet aspect réel, très réussi. On pressent l'arrivée de phénomènes fantastiques, sauf que... ça s'arrête là. A mon sens, le texte n'a pas de fin, comme s'il n'était que l'introduction d'un texte plus long. Certes, ça laisse une ouverture à l'imagination, mais pour le coup je trouve que ça ne fonctionne pas tout à fait. Dommage, c'était très bien parti.

vendredi 8 avril 2016

Climax & Cie

Les éditions HPF viennent de publier ma nouvelle Climax & Cie dans leur très belle anthologie Pièces de Puzzles, sur le thème de l'enquête.

C'était l'occasion pour moi de me régaler avec un personnage de détective - ce que j'ai déjà fait, dans Fleurs de Lune par exemple, mais les thèmes policiers restent néanmoins assez rares dans mes écrits - sans oublier une petite touche de fantastique à laquelle je n'ai pas su résister.

Vous trouverez l'anthologie par ici sur la boutique des éditions HPF
Elle existe aussi en numérique

Une affaire à cent mille euros, une jeune fille aussi insaisissable qu'entièrement nue, voilà déjà de quoi sortir le privé John Trombert de son quotidien. Mais une baignoire qui se remplit d'encre, un homme sans visage et d'inexplicables phénomènes au cœur de la ville, ça commence à faire beaucoup... 




Et voici tous les auteurs au sommaire : Saul Nozher, Alice E. May, Perla, Phil Becker, Florian Bonnecarrère, Manon Bousquet, Yann Chachereau, Olivier Boile, Mélody Gervais, Anthony Boulanger, François Debout, Danaé Grammatikas, Laëtitia Balcon, Élodie Serrano, Thierry Caspar.


Et déjà un petit avis de Florian sur Climax & Cie, merci à lui : Superbe nouvelle, un coup de maître. C’est audacieux, maitrisé et agréable à lire.On aurait tort de s’en priver. Je salue la performance en tout cas. Je n’en dévoilerai cependant pas une miette !

mardi 5 avril 2016

Une belle chronique pour Le Lycan Blanc

Jolie surprise en recevant la revue Présences d'Esprits n°86 puisque j'y découvre cette chronique du Lycan Blanc, rédigée par Sylvie Gagnère, et plutôt flatteuse. De quoi donner le sourire pour la journée !

Le texte mieux visible ici :

Le roman de Phil Becker s'inscrit dans un univers déjà existant, celui du cycle de Xavi El Valent, dans lequel deux volumes sont précédemment parus. Il plonge ses racines dans ce monde, mais se lit tout à fait indépendamment, puisqu'il se déroule des années avant la saga de Xavi El Valent. L'ambiance en est d'ailleurs radicalement différente, beaucoup plus sombre, plus fouillée aussi.
Dans un Moyen-Age alternatif, au cœur des paysages du sud de la France - le Canigo, Perpinya et Kotlliure sont au centre du récit - Phil Becker nous entraîne dans l'aventure du loup-garou Corcinos, bien décidé à retrouver celui qui l'a arraché à sa famille et transformé en bête. Il y a des loups-garous donc dans cette histoire, mais aussi des mages, des évêques, des guerriers, un Minotaure, un titan, des Catalans, des Kathars et des Francs. C'est plein de bruit et de fureur, de batailles sanglantes, d'amours impossibles, de déchirures et de trahisons.
Phil Becker excelle à raconter la violence des combats, la rage de Corcinos, consumé de questions, déchiré entre sa part humaine et son côté monstrueux (mais est-ce si simple que cela ?) Les doutes qui l'assaillent, les choix terrifiants qu'il est contraint de faire, en font un héros attachant et repoussant à la fois. Son ami Esteban ne comprend pas toujours ses actes, et en paie parfois le prix, tandis que Corcinos succombe à l'amour d'une humaine, Millie, puis de la jeune Comtesse, sans pouvoir oublier son premier amour. De découvertes en déceptions, de trahisons en retrouvailles, Phil Becker avance sans temps mort dans son récit, entraînant son lecteur avec lui.
L'ambiance noire et violente est parfaitement servie par une écriture vive, nerveuse, sans concession aucune. Phil Becker réussit le tour de force de nous embarquer dans un univers original, qui s'appuie sur de solides références, et parvient à donner un air de familiarité à son histoire tout en gardant une résonnance résolument étrangère !