lundi 27 février 2017

AOC n°43

Un petit mot des nouvelles du très bon Aventures Oniriques et Compagnie numéro 43 :

Le chemin vers Shambhala de Tesha Garisaki : dans cette fable fantastique, deux marcheurs dans l'Himalaya s'efforcent de retrouver la mythique cité Shambhala. Le jeune moine muet les aidera-t-il ou les perdra-t-il ? Un très beau texte, dépaysant et rafraîchissant. Parfait pour entamer un AOC !

Le paradoxe, de Florent Naud : Un texte initiatique très bien écrit où un jeune homme est entraîné par son vieux voisin vers une base secrète abritant un artefact extraterrestre. Dommage que la fin soit un peu abrupte et avare en réponses !

Dans le creux des méandres, de Micromensil : un texte tout en émotion sur un enfant qui attend le retour de sa mère à l'orée d'un village enneigé, qui semble coupé du monde. Le flou volontaire sur le contexte m'a un peu distancié du récit, fort beau par ailleurs.

Pagaille sur Valence, de Laurent Dols : un texte de science-fiction léger où un émissaire humain est envoyé sur une planète où sont exploitées des espèces extraterrestres. Le ton est agréable et je suis assez fan du genre planet-opéra, même si cette nouvelle ne révolutionne pas le concept.


Cet AOC rassemble ensuite les trois vainqueurs des matchs d'écriture organisés aux précédentes Imaginales. Seule remarque, les auteurs sont cités à la fin, par leurs seuls prénoms, et sans qu'on sache qui a écrit quoi. Dommage.

Les deux premiers textes sont tout simplement mes coups de cœur du volume. Le conteur des étoiles évoque avec brio et humour le destin d'un surhomme aux pouvoir un peu trop grands. L'écriture est juste excellente.
Réparer ses erreurs... ou pas, est une nouvelle où deux magiciens - ayant fusionné depuis - ont commis l'irréparable sur les lois de la physique. Très drôle et très bien écrit !
Pour finir, dans Jeu de Hasard, un humain est enlevé sur une planète alien pour y être consommé. Le texte se lit là encore avec beaucoup de plaisir.

Les illustrations sont signées Jean-Michel Prats, Thibaut Lehuédé, Jubo et Eric Faure-Brac, avec une couverture de Leon Tukker. Coup de cœur pour le dessin tout en précision d'Eric Faure-Brac !


dimanche 5 février 2017

Brins d'Eternité n°45

Voici un petit avis sur les nouvelles du périodique canadien Brins d'Eternité n°45, paru fin 2016.

La malédiction d'Iris, de Karine Raymond : J'ai d'abord cru à une nouvelle post-apocalyptique, quand on voit cette jeune fille embarquée avec ce groupe isolé qui ont tout l'air de survivants. L'écriture est très belle et immersive. Le style m'a rappelé à la fois Gueule de Truie de Justine Niogret et Au nord du monde de Marcel Theroux. Il s'avère au final qu'il s'agit davantage d'un mouvement sectaire - sur lequel règne un certain flou - que de survivants. Les hommes s'efforcent de rendre leur fertilité aux femmes qu'ils dominent, et l'élément fantastique intervient quand la malédiction s'inverse et que ce sont eux qui se retrouvent enceints. Même si j'ai le sentiment de ne pas avoir toutes les clefs, c'est un texte superbe et prenant.

Esprits du lac, d'Annabelle Blangier : Cette nouvelle fantastique et initiatique évoque le parcours d'adolescents qui bravent l'interdit de leur village en allant découvrir un lac interdit. Le suspense est très bien amené, d'autant que l'on s'attend à tout instant à une explication rationnelle à propos du lac, sauf que... Lisez la nouvelle pour en découvrir le fin mot !

Les dangers potentiels du vermicompostage, d'Hélène Laforest : Une histoire qui démarre comme une romance homosexuelle et finit dans le fantastique glauque, non dénué d'humour, avec cet homme qui, suite au passage de son amant, voit quelques transformations dans son bac à compost. Un beau virage à 180° et surtout une idée très originale !

Cancer urbain, de Dorian Lake : Une enquête policière menée par un accusé à tort, qui tente de retrouver une jeune femme qui n'est peut-être pas aussi morte qu'elle veut bien le faire croire. L'aspect policier hard-boiled est très bien rendu, mais le contexte science-fictif situé dans futur proche et totalitaire n'apporte à mon sens rien à l'intrigue. Il semble que la nouvelle appartient à un univers plus large à peine esquissé ici. Un bon moment de lecture, cela dit.

Les portes mystérieuses, de Daniel Sernine : Deux amies canadiennes, en voyage à Paris, font face à d'étranges coïncidences. L'écriture de Daniel Sernine est agréable, mais j'ai eu un peu de mal à accrocher à ce texte. J'ai eu le sentiment que l'élément fantastique arrivait trop tardivement dans le récit, sans avoir eu le temps de réellement se développer.

Et bien sûr, cet opus de Brins d'Eternité comprend également critiques, articles et illustrations.
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