dimanche 5 février 2017

Brins d'Eternité n°45

Voici un petit avis sur les nouvelles du périodique canadien Brins d'Eternité n°45, paru fin 2016.

La malédiction d'Iris, de Karine Raymond : J'ai d'abord cru à une nouvelle post-apocalyptique, quand on voit cette jeune fille embarquée avec ce groupe isolé qui ont tout l'air de survivants. L'écriture est très belle et immersive. Le style m'a rappelé à la fois Gueule de Truie de Justine Niogret et Au nord du monde de Marcel Theroux. Il s'avère au final qu'il s'agit davantage d'un mouvement sectaire - sur lequel règne un certain flou - que de survivants. Les hommes s'efforcent de rendre leur fertilité aux femmes qu'ils dominent, et l'élément fantastique intervient quand la malédiction s'inverse et que ce sont eux qui se retrouvent enceints. Même si j'ai le sentiment de ne pas avoir toutes les clefs, c'est un texte superbe et prenant.

Esprits du lac, d'Annabelle Blangier : Cette nouvelle fantastique et initiatique évoque le parcours d'adolescents qui bravent l'interdit de leur village en allant découvrir un lac interdit. Le suspense est très bien amené, d'autant que l'on s'attend à tout instant à une explication rationnelle à propos du lac, sauf que... Lisez la nouvelle pour en découvrir le fin mot !

Les dangers potentiels du vermicompostage, d'Hélène Laforest : Une histoire qui démarre comme une romance homosexuelle et finit dans le fantastique glauque, non dénué d'humour, avec cet homme qui, suite au passage de son amant, voit quelques transformations dans son bac à compost. Un beau virage à 180° et surtout une idée très originale !

Cancer urbain, de Dorian Lake : Une enquête policière menée par un accusé à tort, qui tente de retrouver une jeune femme qui n'est peut-être pas aussi morte qu'elle veut bien le faire croire. L'aspect policier hard-boiled est très bien rendu, mais le contexte science-fictif situé dans futur proche et totalitaire n'apporte à mon sens rien à l'intrigue. Il semble que la nouvelle appartient à un univers plus large à peine esquissé ici. Un bon moment de lecture, cela dit.

Les portes mystérieuses, de Daniel Sernine : Deux amies canadiennes, en voyage à Paris, font face à d'étranges coïncidences. L'écriture de Daniel Sernine est agréable, mais j'ai eu un peu de mal à accrocher à ce texte. J'ai eu le sentiment que l'élément fantastique arrivait trop tardivement dans le récit, sans avoir eu le temps de réellement se développer.

Et bien sûr, cet opus de Brins d'Eternité comprend également critiques, articles et illustrations.
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